Le Grand Tour

Olivier Vadrot
13.03 — 24.04.2021

Les édifices antiques dédiés au théâtre sont tout à la fois l’origine et la synthèse de la forme architecturale donnée pour l’assemblée d’un public.
Cette forme circulaire, avec des assises en gradin sur un plan rayonnant, appelée koïlon en grec, cavea en latin, se retrouve aujourd’hui dans les espaces du spectacle moderne et contemporain, mais aussi dans ceux de la représentation politique (on emploie alors le terme d’hémicycle), dans les édifices du sport, dans l’architecture des jardins, ou dans les universités ou écoles (le terme utilisé devient amphithéâtre).
 
Initié en 2012-2013, alors que l’architecte et scénographe Olivier Vadrot était pensionnaire à la Villa Médicis à Rome, un projet de documentation des formes antiques du koïlon ou de la cavea a conduit à plusieurs campagnes photographiques, de relevés et de dessins, et à tout un Grand Tour renouant avec les traditions de l’humanisme de l’ancien régime – en Macédoine, en Grèce, en Albanie, en Bulgarie, en Sicile et dans tout le Sud de l’Italie (que l’on a appelé la Grande Grèce), puis au Moyen-Orient (en Turquie, au Liban, en Israël, en Palestine, en Jordanie), en Tunisie, en Espagne, en France, en Suisse.
L’enquête porte d’abord sur les édifices de spectacles antiques en pierre, et se focalise sur un détail architectonique essentiel : le gradin, sa forme générale, son dimensionnement, sa géométrie et son ergonomie.
 
Le résultat de cette enquête prend, à Ravisius Textor, la forme d’une collection de dessins et d’une maquette échelle 1 d’une portion de l’amphithéâtre de Ségeste. Pour chaque site 3 à 5 marches, exprimées en coupe au trait noir et hachures, selon un modèle hérité de l’ouvrage de l’architecte Auguste Caristie (Monuments antiques à Orange : arc de triomphe et théâtre, 1856). Une collection de gradins donc, comme d’autres collectionnent les timbres ou les papillons.

Chaque dessin est spécifique, puisque ces édifices datent d’une époque où aucun traité encore n’avait d’effets normatifs sur les constructions. On y est assis de cent manières différentes, un peu comme on le serait sur autant de tabourets africains.
 
13.03.2021 — 14H-17H Ouverture en présence d’Olivier Vadrot